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Romani Design, seule maison de mode Rom au monde

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AFP
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8 abr. 2019

Née d'un projet social destiné à combattre les discriminations affectant les Roms, la petite maison de couture hongroise Romani Design commence à collectionner les aficionados à travers le monde, avec ses lignes élégantes alliant motifs traditionnels et modernité.


La créatrice hongroise d'origine Rom et fondatrice de la griffe Romani Design, Erika Varga, dans son atelier, le 6 mars 2019 - A.KISBENEDEK/AFP


Dans son petit atelier d'une banlieue de Budapest, Erika Varga coud méticuleusement un galon bariolé qui viendra rehausser un petit ensemble noir, dernier né d'une gamme dont les produits, souvent fleuris et aux couleurs vives, se vendent jusqu'à 1 000 euros pièce.

Ses créations, longtemps réservées à une clientèle branchée locale, s'écoulent aujourd'hui jusqu'en Inde et dans les pays arabes. Une petite maison de mode comme tant d'autres ? Pas tout à fait. Créée en 2010 par cette énergique Hongroise d'origine Rom, Romani Design se veut un hommage à toutes les différences et la preuve que l'on peut tordre le cou aux préjugés. « La mode est un moyen d'expression artistique qui relie les gens, qu'ils soient Rom ou non », estime cette créatrice âgée de 47 ans, alors qu'a lieu lundi la Journée internationale des Roms.

Cette minorité comptant une douzaine de millions de personnes en Europe, dont environ 700 000 en Hongrie, reste très souvent marginalisée et rejetée par une partie de la population, selon les organisations de défense des droits humains. C'est ce qui a poussé Erika Varga à créer une association puis une entreprise solidaire destinées à oeuvrer à la promotion d'enfants et de femmes issus de cette communauté.

« La plupart du temps, les Roms sont présentés de manière péjorative dans les médias. Au point que beaucoup se détournent de leur propre culture. C'est pourquoi il faut des exemples positifs, pas seulement pour la majorité de la population, mais aussi pour les Roms eux-mêmes », souligne-t-elle.

Or il n'existe pas de plus belle vitrine que la mode, selon cette ancienne bijoutière fière de diriger « la première maison de couture rom au monde ».

Qatar, Kahlo et transgenre

Attachée à célébrer les femmes de caractère indépendamment de leurs origines, la maison Romani Design a dédié certaines créations à l'artiste mexicaine Frida Kahlo. En mars, elle a convié comme mannequin Adel Onodi, devenue en 2018 la première femme transgenre à faire la une d'un magazine de mode hongrois. « J'aime travailler avec des femmes non-conformistes, qui ont traversé des épreuves au cours de leur vie », note Erika Varga, dont les créations ont été saluées notamment par le prestigieux quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Malgré un chiffre d'affaires annuel encore modeste (environ 80 000 euros), la petite entreprise budapestoise, qui emploie cinq personnes, reste attachée au fait-main et au choix des matériaux. « Nous faisons spécialement confectionner certains tissus, d'autres éléments proviennent de véritables costumes traditionnels. Nous ne cherchons pas à fabriquer du t-shirt de masse, mais des habits durables et qui ont un sens », souligne la créatrice.

En Hongrie, pays très conservateur, Romani Design a déjà séduit plusieurs personnalités de la mode, dont le styliste Mark Lakatos. Cette marque « représente à la fois la tradition et la liberté d'expérimenter », souligne-t-il.

La maison présente ses créations à trois salons internationaux par an et rencontre également un succès croissant hors d'Europe. « L'année dernière, nos meilleures ventes ont été réalisées à Doha, au Qatar », s'amuse Erika Varga. « Les femmes là-bas sont très couvertes à l'extérieur mais dans la sphère privée elles adorent nos couleurs. Et on s'est rendu compte que nous avons beaucoup de motifs communs. Nos clientes étaient très étonnées. »

La chanteuse hongroise Rozina Patkai est devenue une inconditionnelle de Romani Design : « J'adore leur façon de repenser la mode, d'associer du neuf à de l'ancien. J'aime leurs motifs et l'histoire de leurs vêtements. Et surtout, je me sens bien quand je les porte. »

La maison, dont une partie des activités sociales dépend encore de subventions, espère pouvoir voler bientôt entièrement de ses propres ailes. Et continuer à essaimer notamment en Europe.

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